LE CAUCASE 303 > On a dit qu'on l'apportait du bord de la mer; je nie le fait, attendu qu'on n'y trouve aucune de ces coquilles marines que l'on rencontre dans les pierres qui avoisi- nent les rivages. » Ensuite, il eût été bien difficile, pour ne pas dire impossible, d'opérer un pareil transport à travers les montagnes, transport inutile, du reste, puisque, là, on avait la pierre sous la main. D » Après avoir visité Kedgale-Kale, petite forteresse si- tuée à vingt verstes de Derbend, nous passâmes de l'autre côté de la muraille. Kasi-Moullah, prophète actuel des montagnards, chassé l'année dernière de Derbend, avait voulu se réfugier à Kedgale-Kale; mais la forte- resse tint bon, et force lui fut de continuer la retraite. » Nous dinâmes dans un village situé au haut d'une montagne et nommé Mstaguy; après quoi, nous reprîmes la route de Derbend, ne nous arrêtant que pour jeter un regard sur les tours de la ville historique de Kamak, située sur un des rochers les plus élevés des environs de Derbend. » La ville a disparu; les siècles, en passant et en la foulant aux pieds, en ont fait de la poussière. Son an- cienne gloire est remplacée par une renommée toute différente. Kamakly, qui, dans le langage du pays, veut dire un habitant de Kamak, est aujourd'hui syno- nyme de fou. Et, en effet, on assure que, parmi les Kamaklys modernes, comme parmi les Abdéritains an- tiques, on n'a jamais pu trouver un seul homme d'esprit. > Maintenant, comment se prolongeait la muraille ? dc quel côté se dirigeait-elle ? jusqu'où allait-elle ? s'éten-