LE CAUCASE 299 .29. nous abandonnâmes nos chevaux et descendimes à pied. › Bientôt, gràce à cette résolution, nous nous trouvâ- mes au fond du précipice, dans le lit même du ruisseau. » C'est le seul chemin qui conduise à la grotte des Dives. autrement dit à la tombe du Visir, un visir ayant, à ce qu'il paraît, été tué là, dans une des invasions persanes. » Nous marchions sur des pierres moussues, sous un berceau de branches. » Tout à coup, nous nous trouvâmes en face de la ca- verne. » Devant la caverne, le ruisseau s'élargit, et un énorme bloc de rocher, tombé du sommet de la montagne, en garde l'entrée comme une sentinelle. > Cette entrée, qui peut avoir quinze ou dix-huit pieds d'ouverture et six pieds de haut, est toute noircie par la fumée. » A l'intérieur, la caverne s'élargit. > En dehors est creusé un abri pour les chevaux. Le sol de la caverne est couvert d'ossements, ce lieu étant un refuge de brigands et de bêtes féroces, races qui, presque toujours, laissent un certain nombre d'os aux endroits qu'elles fréquentent. Un de nos Tatars nous raconta y avoir tué, l'an passé, une hyène. » Du reste, la caverne des Esprits trompa compléte→ ment notre attente; les faibles mortels ne peuvent y res- pirer, tant l'atmosphère en est étouffante. La seule entrée, ornée d'arbres auxquels s'enlacent des ceps de vigne, est digne d'attirer une attention déjà distraite par toutes les beautés de la nature qui se sont offertes aux voya- geurs avant d'arriver là. » Nous continuâmes donc notre course.