LE CAUCASE 293 une certaine curiosité pour lui. Je substituerai donc son récit au mien; c'est celui d'un homme qui, au lieu de rester trois mois au Caucase, comme j'y suis resté, y a séjourné cinq ans. Voici la lettre de l'aventureux officier : › Mon cher colonei, ⚫ Daghesta.. J'arrive à l'instant, et, tout botté, tout éperonné, je Sous écris. » Je viens de voir les restes de cette grande muraille qui séparait l'ancien monde du monde encore invisible à cette époque, c'est-à-dire de l'Europe. » Elle a été bâtie par les Perses ou par les Mèdes, pour les garantir des invasions des barbares. Les barbares, c'était nous, mon cher colonel. Pardon, je me trompe vos aïeux, princes gécr- giens, faisaient partie du monde civilisé. Quel changement d'idées! quelle succession d'évé- nements! » Si vous aimez aspirer, tousser et cracher la pous- sière des vieux livres, ce dont, toutefois, vous me per- mettrez de douter, je vous conseille d'apprendre le tatar;- bon! j'oublie que vous le parlez comme votre langue ma- ternelle! de lire Derbend Namé, de vous rappeler votre plus vieux latin (pas celui de Cicéron, c'est inutile; d'ail- leurs, c'est le latin qui vient après Cicéron qui est le vieux Eatin: celui de l'accusateur de Verrès et du défenseur de - 1]