292 IMPRESSIONS DE VOYAGE Pendant que le capitaine Albrand et ses cinquante chasseurs cherchaient Bestuchef, on apporta au général Espégo une montre. Cette montre fut reconnue pour celle de l'illustre ro- mancier. Ce fut tout ce que l'on retrouva, tout ce que l'on sut jamais de lui. Je laissai à Bagration quatre vers, que je le priai de faire graver, comme souvenir de mon passage à Der- bend, au pied de la tombe de la pauvre Oline Nesterzof. Les voici : Elle atteignait vingt ans; elle aimait, était bello. Un soir, elle tomba, rose effeuillée aux vents. O terre de la mort, ne pèse pas sur elle; Elle a si peu pesé sur celle des vivants! XX LA GRANDE MURAILLE DU CAUCASE J'allais écrire notre course le long de ce problème de granit, lorsque je me souvins que le prince Tarkanof, chez lequel nous avions logé à Nouka, m'avait donné unc lettre autographe de Bestuchef, contenant tous les dé- tails de cette même course faite par lui, vingt ans avant moi. Ce que j'ai raconté dans le chapitre précédent du poëte romancier, conspirateur, exilé, a dû inspirer aux lecteurs