LE CAUCASE 289 Prie ravin, de l'autre côté, formant, au contraire, la pente ascendante de la montagne. De ce côté, les murailles de la citadelle sont criblées de balles; bloquée en 1831 par Kasi-Moullah, elle ré- sista, mais eut énormément à souffrir du voisinage d'une tour prise par les montagnards. Aussi, la tour est-elle rasée aujourd'hui, pour que pareil accident ne se renouvelle pas. Cette tour faisait partie du système de fortifications qui relie cette première citadelle à une seconde; elle se rattachait, en outre, à cette fameuse muraille, rivale de celle de la Chine et qui, au dire de certains historiens, s'étendait de Derbend à Taman, traversait tout le Cau- case, et séparait l'Europe de l'Asie. Mais ce qui m'occupait dans ce moment-là, ce n'était point cette muraille, si antique, si étendue, si discutée qu'elle soit c'était la tombe d'Oline Nesterzof. Nous nous acheminâmes vers cette tombe en tour- nant à gauche, à notre sortie de la porte des montagnes. Un peu à part d'un petit cimetière qui domine la mer Caspienne, s'élève une tombe d'une forme très- simple. D'un côté, elle porte cette inscription: ICI REPOSE LE CORPS DE MADEMOISELLE OLINE NESTERZOF. née en 1814, morte en 1833. De l'autre côté, une rose est sculptée; cette rose est brisée, effeuillée, anéantie par la foudre. Au-dessous est écrit le mot russe sondba (fatalité). 1. 17