LE CAUCASE 285 pour dit au Caucase et par tout le Caucase, vous pour- rez entrer dans la première maison venue, en disant : « Je suis étranger et viens vous demander l'hospitalité. » L'homme à qui vous ferez cette faveur vous abandon- nera sa maison, se retirera, lui et sa famille, dans la plus petite chambre, veillera chaque jour à ce que vous ne manquiez de rien, et, quard, au bout de huit jours, quinze jours, un mois que vous serez resté chez lui, vous quitterez sa maison, il vous attendra au seuil pour vous dire « Prolonge d'un jour l'honneur que vous me faites, et ne partez que demain. - Alors, invitez-le de ma part, mon cher prince, mais à une condition. - Laquelle ? - C'est qu'il me donnera son discours en persan, afin que je le fasse encadrer. C'est bien de l'honneur pour lui! Il vous l'apportera en venant diner. Et le prince transmit mon invitation à Kavous-Beg- Ali-Ben, qui me promit de venir dîner et d'apporter son discours. Pendant que tout cela se passait, on avait amené quatre chevaux. - Qu'est-ce encore? demandai-je à Bagration; est-ce que les chevaux, par hasard, seraient des chevaux sa- vants et auraient lu mes œuvres ? - Non! Ce sont tout simplement quatre chevaux qu'on nous amène pour monter à la citadelle, où nous ne pouvons pas aller en voiture. · Est-ce que nous ne pouvons pas y aller à pied ? - Si vous voulez laisser vos bottes dans la boue, et,