280 IMPRESSIONS DE VOYAGE à la nuit, pour qu'elle se fit rapide comme une nuit d'été. Nous avions soif de Derbend, qui nous apparaissait avec la magie du crépuscule, et qui, bien certainement, devait être la chose la plus curieuse que nous eussions encore vue. XIX OLINE NESTERZOF Avec le jour nous fûmes sur pied. Ne soyons cepenaan. pas ingrats envers les lits du gouverneur de Derbend, et constatons que, pour la troisième fois, à Derbend nous couchâmes sur quelque chose qui ressemblait à un ma- telas,et dans des serviettes qui ressemblaient à des draps. L'hospitalité russe avait devancé notre réveil : une calèche, probablement attelée dès la veille au soir, nous attendait à la porte. Il faut répéter à chaque instant, et on ne le répètera jamais assez, quel nul peuple ne comprend comme le peuple russe toutes les délicatesses de l'hospitalité. Outre ses rues secondaires, Derbend, comme les égli- ses latines, est coupée en croix par deux grandes ar- tères, l'une longitudinale, l'autre transversale. L'artère longitudinale va de la mer à la ville persane et tatare. Seulement, elle est forcée de s'arrêter au bazar, les difficultés du terrain l'empêchent de monter plus haut. L'artère transversale va de la porte du Midi à la porte du Nord, ou, si l'on aime mieux cette seconde désigna- tion, de la porte du Lion à la porte de la Fontaire.