274 IMPRESSIONS DE VOYAGE - J'ai honte de mon ignorance, lui répondis-je; mais qu'est-ce que Sultanetta? -- C'est la maîtresse ou la femme, tout ce que vous voudrez, du champkal Tarkovsky. Vous rappelez-vous cette maison tout au haut d'un rocher? - Je crois bien! et Moynet aussi se la rappelle, n'est-ce pas, Moynet? - Quoi? répondit Moynet de l'autre voiture. Rien; je m'instruis. Puis, à Bagration: - Vous disiez donc, prince, qu'il y avait une tradi- tion, une légende? · Mieux que cela, une histoire ; on vous la racontera à Derbend. C'est ce qu'il y a de plus romanesque au monde. - F Bien; j'en ferai un volume. Vous en ferez quatre, six, huit, tant que vous vou- drez; mais croyez-vous que vos lecteurs parisiens s'in- téressent beaucoup aux amours d'une khanesse d'Avarie et d'un beg tatar, tout descendant qu'il est des califes persans? - Pourquoi pas? Le cœur est le cœur dans tous les pays du monde. - Oui, mais les passions se manifestent de différentes façons. Il ne faut pas juger tous les Asiatiques sur Oros- mane, qui ne voulait pas que Nérestan le surpassât en générosité. Ammalat-Beg-Ammalat-Beg est l'amant de Sultanetta assassinant le colonel Verkovsky, lequel l'a empêché d'être pendu, le déterrant pour lui couper la tête, et portant cette tête à Ackmeth-Khan, son beau-père, qui met à ce prix la main de sa fille, ne serait peut-être pas très bien compris des comtesses du faubourg Saint-