268 IMPRESSIONS DE VOYAGE prince Bagration la proposition de ne partir que le len- demain matin. Pendant que nous prenions le thé, je reçus l'invitation de passer dans ma chambre, où, me disait-on, se trou- vait quelqu'un qui avait affaire à moi. Ce quelqu'un était le tailleur du régiment, qui venait me prendre mesure d'un costume complet d'officier. J'étais élu à l'unanimité par les soldats, et, sur la pro- position du colonel, reçu membre honoraire du régi- ment des montagnards indigènes. La musique joua toute la soirée pour célébrer ma réception dans le régiment. XVIII DERBEND Nous partîmes au point du jour : le temps était rede- venu superbe. La neige et la gelée avaient disparu, et l'on nous prévenait que nous rencontrerions l'été sur la route de Derbend. Nous repassâmes par Helly. Le prince échangea quel- ques mots en tatar avec le chef de nos miliciens, Iman- Gazalief, et parut satisfait de sa réponse. Je ne doutais pas qu'il ne fût question de mon fusil; aussi je ne soufflai pas le mot. A Karabadakent, nous nous arrêtâmes pour déjeu- ner. La tarentasse était bourrée de provisions. Moynet fit trois dessins.