LE CAUCASE 251 de leurs chevaux; les neuf cavaliers restants graviraient la montagne avec nous; les trois démontés garderaient la voiture. Dans le cas où la lutte se prolongerait, un renfort de neuf hommes nous avions la modestie de ne pas nous compter pouvait être utile aux miliciens. - -- La proposition fut acceptée. Trois hommes descendi- rent et nous donnèrent leurs chevaux; je nommai de ma propre autorité, et comme général, je nommai, dis-je commandant celui qui me parut le plus intelligent de tous, et nous partîmes le fusil sur le genou. En arrivant sur le premier plateau, nous vîmes poin- dre, au-dessus de nous, l'extrémité des papaks d'une troupe à cheval qui semblait venir à notre rencontre. Nos hommes n'eurent besoin que d'un coup d'œil pour reconnaître les leurs, et, avec de grands cris, ils mirent leurs chevaux au galop. Les nôtres les suivirent. Nous ne savions pas trop où nous allions, et si les gens que nous avions devant nous étaient des amis ou des ennemis. Mais les hommes aux papaks, eux aussi, nous avaient reconnus, ou plutôt ils avaient reconnu leurs amis ; ils poussèrent, de leur côté, un hourra, et quelques-uns le- vèrent les bras, en montrant des objets que nous crûmes reconnaître. Les cris de golovii! golovii! retentirent - Des têtes! des têtes! Il n'y avait plus à chercher ce que les hommes aux papaks tenaient à la main et montraient à leurs compa- gnons. D'ailleurs, eux. de leur côté, approchaient avec une