242 IMPRESSIONS DE VOYAGE immense, gigantesque, inabordable, et au sommet de ce rocher, était bàtie une maison-forteresse, dont le pro- priétaire nous regardait tranquillement nous débattre dans la crotte, debout sur le seuil de sa porte. - Demandez donc, dis-je à Kalino, quel est le gail- lard qui a eu l'idée de se loger là-haut ? Kalino transmit ma question à l'hiemchik - — C'est le champkal Tarkovsky, me répondit-il. - Eh! Moynet! un descendant des kalifes persans de Schah-Abbas! entendez-vous? - - Je me moque pas mal de Schah-Abbas et de ses kalifes. Il faut que vous ayez le diable au corps pour vous occuper de pareilles choses par un pareil temps. -- Moynet, voilà les chevaux qui arrivent. Il se retourna. Nos cinq chevaux arrivaient effective- ment au grand galop. - Ah! c'est bien heureux! dit-il. - Holà les chevaux! holà! dépêchez-vous! criai-je. Les chevaux arrivaient; on détela les anciens, on attela les nouveaux venus. Ils enlevèrent la tarentasse comme une plume. Nous montâmes dedans. Un quart d'heure après, nous étions à Temirkhan-Choura, et notre escorte emportait un coq et quatre poules vivants en échange du pauvre animal que nous avions mangé. Nous trouvâmes un grand feu allumé et nous atten- dant. Le lieutenant Troïsky demeurait avec un camarade à Temirkhan-Choura. Il avait, par le Cosaque qui était venu chercher les chevaux, prévenu ce camarade de notre arrivée, et le camarade avait mis poèle et che- minée en révolution.