LE CAUCASE 231 mauvaise, la nuit, pour la voiture, et bien dangereuse dans l'obscurité, pour les voyageurs n'ayant que quatre Cosaques d'escorte. Certainement, nos quatre Cosaques se feraient tuer; certainement, armés comme nous l'étions, nous pour- rions faire une longue défense; mais la chose ne serait que plus dangereuse pour nous, puisque, alors, nous aurions affaire à des hommes exaspérés. En temps ordinaire, un simple Cosaque et un humble. kiemchik ne se fussent point permis de faire une pa- reille observation à Mon Excellence, mais Mon Excel- lence n'était point sans savoir qu'on avait avis que les Lesghiens étaient en campagne. Je n'eusse point fait l'observation; mais j'avoue que, venant de notre propre escorte, je l'accueillis sans colère. - Tu ne quitteras pas le poste pendant la nuit, et nous partirons demain à la pointe du jour? demandai- je à l'hiemchik. -Boudté pokoïne, répondit-il. Ce qui signifiait : « Soyez parfaitement tranquille. » Sur cette assurance, je donnai l'ordre de tourner bride, et nous reprimes le chemin du poste cosaque. Dix ininutes après, nous entrions dans l'enceinte for- tifiée, à la porte de laquelle veillait une sentinelle.