LE CAUCASE 229 bien le schislik, il resteraient à garder nos bagages et leur propre voiture jusqu'à ce que les chevaux revins- sent. Ils nous rejoindraieut à Temirkhan-Choura, où nous les attendrions un jour. Une garde de quatre Cosaques resterait avec eux. Il fallut céder. On attela les chevaux; nous montâmes dans la tarentasse et nous partîmes. Nous arrivâmes à la nuit tombante à un poste de Cosa- ques. Ceux qui nous avaient accompagnés, depuis ce malheureux Unter-Kale, repartirent comme d'habitude au grand galop, et Kalino entra dans la cour de la petite forteresse exposer notre demande à l'officier cosaque. Celui-ci sortit avec Kalino pour parler lui-même au général français. Il était désespéré, mais il ne pouvait nous donner que quatre hommes d'escorte. Tous ses Cosaques étaient aux champs; six seulement étaient restés près de lui: il en garderait deux pour veiller avec lui sur le poste. Ce n'était pas trop dans un moment où les Lesghiens te- naient la campagne. Nous acceptâmes ces quatre hommes, qui montèrent à cheval en rechignant, et nous partimes. Nous avions pour une demi-heure de jour à peine; une pluie fine commençait à tomber; à un quart de verste du poste cosaque, nous trouvâmes à notre droite un petit bosquet sous lequel nous comptàmes vingt-cinq croix. Nous étions habitués à voir des pierres tatares, mais non des croix chrétiennes. Ces croix, rendues plus som-