LE CAUCASE 223 village d'Helly, et même à Temirkhan-Choura si nous pouvions. Les chevaux qui nous avaient amenés, et qui devaient retourner à Kasafiourte, sans escorte, on se rappelle que nos Cosaques nous avaient quittés furent donc dételés par les hiemchiks, qui reçurent leur pourboire et partirent au grand galop. - Il était évident que cette expédition de Lesghiens dont ils avaient entendu parler leur trottait par la tête. Nous restâmes donc dans le lit du ruisseau, Moynet, notre jeune officier, qui avait nom Victor-Ivanovitch, le le lieutenant Troïsky, ingénieur à Temirkhan-Choura, avec lequel nous avions fait connaissance à Kasafiourte, Kalino et moi. Il s'était amassé autour de nous un certain nombre de Tatars d'assez mauvaise mine, regardant nos ba- gages avec un œil de convoitise qui n'avait rien de rassurant. Nous décidâmes que Kalino et l'ingénieur monteraient jusqu'à la poste et feraient descendre les chevaux. Moynet, Victor-Ivanovitch et moi garderions les bagages. Nous nous amusâmes, pendant quelque temps, à re- garder les femmes et les jeunes filles tatares descendant, par un chemin escarpé, pour venir puiser de l'eau au ruisseau, et remontant péniblement avec leurs grandes cruches sur le dos ou sur la tête. Kalino ni Troïsky ne revenaient. Je commençai, pour me distraire, par faire un dessin de la montagne de sable; mais, comme je ne me suis jamais abusé sur mon talent de paysagiste, je refermai