LE CAUCASE 219 ronne, la poste ne se trouvant réorganisée qu'à Unter- Kale, c'est-à-dire à une quarantaine de verstes de Tchi- riourth. Nous avions vingt-cinq hommes d'escorte, mais qui en valaient cinquante. C'étaient des Cosaques de la ligne. Nos chevaux allaient comme le vent; au bout d'une heure, nous étions à la forteresse. Les Tatars qui entraient dans cette forteresse lais- saient leurs armes à la porte. Une certaine inquiétude régnait tant dans la popula- tion que chez les soldats. Tout ce qu'il y avait de Cosaques de la ligne à la for- teresse était en train de battre la campagne; des espions arrivés le matin avaient dit qu'une soixantaine de Les- ghiens ici nous sommes sur la frontière de la Tche- tchenie et du Lesghistan - étaient partis de Bourtounaï, dans le but de faire une expédition. - De quel côté s'étaient dirigés les pillards, c'est ce que personne ne savait; mais il y avait un fait certain, c'est qu'ils étaient descendus des montagnes. On nous donna six Cosaques du Don; avec leurs lon- gues lances comparées aux lestes fusils des Cosaques de la ligne, ces pauvres diables faisaient la plus piteuse mine qui se pût voir. Nous visitâmes de nouveau nos armes : toutes étaient en bon état. Nous partimes. Nos chevaux, qui s'étaient reposés chez Ali-Sultan et qui s'y étaient gorgés d'avoine, suivaient au galop la longue plaine qui longe le bas des montagnes; sans doute, leur allure était trop rapide pour celle des che- vaux de nos Cosaques, car l'un d'eux resta en arrière;