LE CAUCASE 213 lui donner, décréta que chaque soldat porterait une broderie au collet de son uniforme. Le prince Dundukof et le comte Nostitz nous firent voir toutes ces marques de distinction avec une ten- dresse vraiment paternelle. Le premier était tout triste d'un grade supérieur qui le forçait de quitter le com- mandement de si braves gens; l'autre était tout fier d'avoir été jugé digne de lui succéder. Pendant que nous passions l'inspection de ce musée d'honneur, les salons du comte s'étaient insensible- ment remplis d'officiers. A huit heures, tous les soirs, le prince Korsakof avait l'habitude de faire servir à sou- per; tous les officiers du régiment y étaient invités de fondation venait qui voulait. Le comte Nostitz a adopté la même habitude. On an- nonça que le souper était servi, et nous passâmes dans la salle à manger, où attendait une table de vingt-cinq à trente couverts. La musique du régiment joua pendant tout le temps du souper. Puis, quand les musiciens eurent soupé à leur tour, les danses commencèrent. Ceci était un extra en notre honneur. - Les meilleurs danseurs du régiment avaient été invi- tés, et toutes les danses des montagnes et de la plaine, la kabardienne, la lesghinka, la russe, furent passées en revue. Pendant ce temps, le comte Nostitz montrait à Moynet tout un album du Caucase que, excellent photographe, il a recueilli lui-même. Tiflis particulièrement, qu'habi tait le comte Nostitz avant de venir à Tchiriourth,