210 IMPRESSIONS DE VOYAGE 1 Mais, vers la fin de 1851, Schamyl l'ayant accusé d'avoir fait manquer une de ses expéditions, Mourad se brouilla de nouveau avec lui, et alla se mettre, à Tiflis, sous la protection du comte Voronzof. Mais, là, les mêmes soupçons qui s'étaient élevés contre lui, à Kuntsack, se renouvellent. Le comte Voronzof, convaincu qu'il vient purement et simplement pour étu- dier le pays, lui donne une escorte d'honneur qui n'est pas autre chose qu'une garde. La probabilité est que Hadji-Mourad, qui avait de grandes relations avec les Lesghiens, voulait gagner la frontière de Kakétie, et se faire indépendant tout à la fois des Russes et de Schamyl. Vers le commencement du mois d'avril 1852, il vint à Nouka. Le prince Tarkanof, commandant de la ville, était prévenu il donna l'ordre de veiller sur lui plus sévèrement que jamais. Le 29, Hadji-Mourad sortit accompagné d'un soldat, d'un officier de police et de trois Cosaques. A peine hors de la ville, il tue le soldat d'un coup de pistolet, l'officier de police de deux coups de kandjar, et de la même arme blesse mortellement un Cosaque. Les deux autres se sauvent et viennent donner l'alarme au prince Tarkanof. Aussitôt le prince se met à la tête de tout ce qu'il peut rassembler d'hommes et poursuit Hadji-Mourad. Le lendemain, il le rejoint entre Beladjik et Kach Hadji-Mourad avait fait halte dans une forêt avec son nouker. On enveloppe la forêt et l'on fait feu sur lui.. A ce premier feu, le nouker tombe roide mort. 1 1