LE CAUCASE 203 Vous voyez, le jour commence à se faire. « Le troisième, continue Jean Duplan, s'appelle Mer- kit; le quatrième, Mecrit. Ces peuples, ajoute-t-il encore, présentent un type uniforme et parlent une seule lan- gue, quoiqu'ils soient divisés en différentes provinces et gouvernés par différents princes.» Maintenant, attendez. Duplan de Carpin arrive dans le Kaptchak, vingt ans après la mort de Gengis-Khan. Il va nous dire ce qu'il sait de ce grand remueur de peuples. « Sur la terre des grands Mongals, naquit un certain homme que l'on nomma Chingis (1). Il commença par être un robuste chasseur devant Dieu. Il apprit aux hommes à emporter et à enlever du butin. Il allait sur les autres terres, et tout ce qu'il pouvait prendre, il le prenait, ne rendant jamais ce qu'il avait pris. C'est ainsi qu'il s'attacha les hommes de sa nation, qui le sui- vaient volontiers à toute mauvaise action. Il commença bientôt à combattre contre les Sou-Mongals, c'est-à-dire contre les Tatars, et, comme plusieurs d'entre eux s'é- taient joints à lui, il tua leur chef, et finit par subjuguer et mettre dans la servitude tous les Tatars. Ceux-ci sub- jugués, il en fit autant des Merkits et des Mecrits. » Or, voici ce que décide la science moderne : C'est que les Yeka-Mongals, c'est-à-dire les grands Mongals, dont elle a fait Mongols, parmi lesquels était né ce certain Chingis, qui n'est autre chose que Gengis-Khan, étaient des Tatars noirs, et que les Sou- Mongals étaient les Tatars blancs. - - Au reste, ce qu'il y a de curieux et hors de doute, (4) Né en 1464.