202 IMPRESSIONS DE VOYAGE • - que vous, si je n'avais été forcé de faire connaissance avec lui. Meng-Koung est, comme Xénophon et comme César, un général historien. Il est mort en 1245, et commandait un corps chinois envoyé au secours des Mongols contre les Kins. - Selon lui, une partie de a horde tatare, autrefois sou⚫ mise par les Khitans, peuple qui habitait au nord des provinces chinoises de Tchi-li et de Ching-Ching, pro- vinces fertiles jusqu'au miracle, arrosées qu'elles étaient par le Liaho et ses affluents, selon lui, une partie de cette horde, disons-nous, quitta la chaîne de montagnes In-Chan, laquelle s'étend de la courbure septentrionale du fleuve Jaune jusqu'aux sources des rivières qui se jettent dans la partie occidentale du golfe de Peking, où elle s'était réfugiée pour rejoindre ses compatriotes, les Tatars blancs, les Tatars sauvages et les Tatars noirs. Ce n'est pas très-clair, n'est-ce pas? mais à qui la faute? A Meng-Koung, historien et général chinois. Voyons Jean Duplan de Carpin, frère mineur de Saint- François et archevêque d'Antivari. Cela tombe bien : il est envoyé dans le Kaptchak, auprès du khan des Ta- tars par Innocent IV, pour le prier de cesser les persé- cutions contre les chrétiens, l'an 1245, c'est-à-dire l'an- née même où meurt Meng-Koung. Voici ce qu'il dit des Mongols, ou plutôt des Mongals: Il y a une certaine terre dans cette partie de l'Orient qui est appelée Mongal. Cette terre est habitée par qua- tre peuples: l'un Yeka-Mongal, ce qui veut dire les grands Mongals; le deuxième Sou-Mongal, ce qui veut dire les Mongals aquatiques, qui eux-mêmes s'appellent Tatars, du nom d'un fleuve qui traverse leur territoire...