LE CAUCASE 201 deux races, nous avons dit que peut-être elles venaient d'une même source, mais qu'à coup sûr la race tatare s'était modifiée par son contact avec les races caucasi- ques, si toutefois les Tatars du Caucase n'étaient pas des Turkomans, et non des Mongols. Puis, avec une insouciance, nous dirons presque avec un mépris qui sentait son romancier d'une lieue, nous avons laissé la chose à décider aux savants. Principe général : il ne faut rien laisser à décider aux savants, attendu qu'ils ne décident rien. Si OEdipe avait laissé l'énigme du sphinx à deviner aux savants de la Béotie, le sphinx dévorerait encore aujourd'hui les voyageurs sur la route d'Aulis à Thè- bes; si Alexandre avait laissé le nœud gordien à dénouer aux sept sages de la Grèce, le noeud gordien lierait en- core aujourd'hui le timon au joug du char du roi Gor- dius, et Alexandre n'eût pas fait la conquête de l'Asie. Disons donc ce que nous savons sur les Tatars et les Mongols (1). Ce sont les Chinois qui, au vIIIe siècle, parlent les premiers des Tatars comme des enfants qui bégayent encore et qui prononcent mal les noms, ils les appellent des Tatas. Pour eux, ces Tatas sont une branche de la grande famille mongole. Meng-Koung...-Vous ne connaissez pas Meng-Koung, n'est-ce pas, cher lecteur? Soyez tranquille, je ne vous cn veux pas pour cela. Je ne le connaîtrais pas plus (1) Voir, pour plus amples renseignements, l'excellent ou- vrage sur les Steppes, de notre compatriote Hommaire de Hall.