LE CAUCASE 171 flottants, tantôt tressés, et qui accompagnent toujours. agréablement le tour du visage. En parlant du sein, j'ai passé vite, comme on fait des choses communes, et cependant il n'est rien de si rare ni qui mérite plus d'at- tention : les deux globes y sont bien placés, bien saillis, d'une fermeté incroyable, et je puis dire, sans exagérer, que jamais rien ne fut plus beau ni plus propre, un de leurs grands soins étant de les laver tous les jours, de peur, disent-elles, de se rendre indignes, par leur négli- gence, des grâces que le ciel leur a faites. Leur taille est belle, grande et aisée, et toute leur personne pourvue d'un air libre et dégagé. Avec de si beaux dons, elles ne sont point cruelles, et ne s'effrayent pas de l'abord d'un homme, de quelque pays qu'il soit; et, soit qu'il les ap- proche ou qu'il les touche, bien loin de le rebuter, elles se feraient scrupule de l'empêcher de cueillir ce qu'il faut de lis et de roses pour un bouquet de juste grosseur. Mais, si les femmes sont faciles, de leur côté les hommes sont si bons, qu'ils voient d'un air froid cajoler leurs femmes, dont ils ne sont ni fous ni jaloux, alléguant pour raison qu'il en est des femmes comme des fleurs, dont la beauté serait inutile s'il n'y avait pas d'yeux pour les regarder ni de mains pour les toucher. » Voilà ce qu'écrivait à Amsterdam, en 1661, pendant les commencements du règne de Louis XIV, et dans un style qui, comme on le voit, ne serait pas indie de Benserade, le galant voyageur Jean Struis. Comme il paraît avoir fait sur les Circassiennes des études plus approfondies que les miennes, je me con- tenterai de me ranger à son avis et d'inviter mes lec- teurs à en faire autant.