LE CAUCASE 165 - Ils leur rendent la pareille, du mieux qu'ils peu- vent. Voilà pourquoi mes hommes ont de si belles barbes et de si beaux cheveux. C'est afin, disent-ils eux- mêmes, que, lorsqu'ils ont la tête coupée, les Tchetchens sachent par où les prendre. - Et vous en avez un régiment comme cela? Oh! non! Il faudrait choisir dans toute la Russie russe pour avoir un régiment d'hommes pareils. Ce corps a été fondé par le prince Bariatinsky pendant qu'il était colonel du régiment de Kabardah. C'est lui qui leur a donné leurs carabines. Vous verrez: ce sont d'excel- lentes armes de Toula, à deux coups, portant la balle de munition ordinaire avec une baïonnette de soixante centimètres de long. - La baïonnette est bien gênante pour un bon tireur. C'est une ligne que l'œil suit malgré lui et qui le fait dévier. Leur baïonnette se replie sous le canon de leur fusil et ne se redresse qu'à leur volonté en pressant un ressort. - --- A la bonne heure! Et ces portraits-là ? Ce sont les portraits de trois d'entre eux de Ba- geniok, d'Ignacief, de Michaëlouk. -- - Vous avez choisi les plus beaux, je présume? Non, je vous jure; j'ai pris au hasard. Et nous pourrons les voir ? Je crois que le lieutenant-colonel veut vous donner une petite fête, ce soir, à notre club, qui est tout bon- nement la boutique du marchand épicier. Et, comme il n'y a pas de bonne fête sans nos chasseurs, vous les y verrez.