LE CAUCASE 163 Kislar, soit à Derbend, soit à Tiflis, une fabrique de fausses oreilles de Tchetchens. Le lieutenant-colonel Cogniard nous invita à dîner chez lui à cinq heures, et le capitaine Grabbé à monter en passant dans sa chambre. Il nous montrerait des dessins de lui, qui, à coup sûr, disait-il, nous intéresseraient. IX LES COUPEURS DE TÊTES Pendant que nous causions avec le lieutenant-colonel Cogniard, Kalino, qui avait sur nous deux grands avan- tages, celui de la langue et celui de la jeunesse, avait découvert notre hôtesse circassienne et la décidait à faire son entrée dans le salon. C'était une fort jolie personne de vingt à vingt-deux ans, vêtue à la mode de Vladikavkas, et qui, je crois, avait reconnu qu'il y a plus à faire avec une tête que I on tourne qu'avec une tête que l'on coupe. Kalino ignorait que nous eussions accepté une invita tion à dîner chez le lieutenant-colonel et il avait déter- miné notre belle Circassienne à diner avec nous. Notre regret fut grand, mais la parole était engagée. Par bonheur, Kalino et notre jeune officier de Derbend n'avaiànt rien promis; ils pouvaient rester, et, maitres du cuisinier, nous remplacer avec avantage. Nous fimes agréer nos excuses à la belle Léila. C'était