LE CAUCASE 157 1 nos officiers brossait ma veste et mes bottes; et, ac- compagné de mon ami Kalino, je me rendis chez le lieutenant-colonel. Le lieutenant-colonel était sorti. Je lui laissai mon nom. J'avais remarqué, en face de la maison du lieutenant- colonel, un fort beau jardin, qui, aux cygnes, aux de- moiselles de Numidie, aux hérons, aux cigognes et aux canards qui le peuplaient, me parut être une espèce de Jardin des Plantes. La porte, à claire-voie, n'était point fermée, mais seu- lement poussée contre les supports. Je l'ouvris et j'entrai dans le jardin. A peine y étais-je, qu'un jeune homme de vingt-trois à vingt-quatre ans, vint à moi. - - - Vous devez être M. Dumas? me demanda-t-il. Oui, monsieur. Je suis le fils du général Grabbé. - Qui a pris Akoulgo? - - - Le même. Je vous en fais mon compliment. - Votre père, autant que je puis me le rappeler, a fait dans le Tyrol ce que le mien a fait dans le Caucase. Cela doit nous dispenser de toute cérémonie. Je lui tendis la main. - Je vous cherchais, me dit-il; je viens d'apprendre votre arrivée. Le prince Mirsky sera au désespoir de ne pas s'être trouvé ici. Mais, en son absence, vous per- mettez que nous vous fassions les honneurs de la ville. Je lui dis alors ce qui m'arrivait, comment j'étais logé,