128 IMPRESSIONS DE VOYAGE Sa femme, qui demandait son retour à Dieu, jęta, en le voyant, un cri de joie et de reconnaissance et s'élanca dans ses bras. Lui, la prit contre son cœur, la serra tendrement sur sa poitrine et demanda à voir ses enfants. Les enfants étaient dans une chambre à côté ; la mère les éveilla et les amena à leur père. - Maintenant, dit celui-ci, laisse-moi avec eux et va chercher le sotzky. Le sotzky est le chef de la centaine. La femme obéit et revint avec le centurion, qui était un ami particulier de son mari. L'étonnement du centurion fut grand : le Cosaque lui annonça que la stanitza devait être attaquée dans la nuit, et le prévint de se mettre en défense. Après quoi, déclarant que Dieu lui avait inspiré le repentir de son crime, il se constitua prisonnier. Le procès ne fut pas long, le prévenu avouait tout et demandait la mort. Le conseil de guerre le condamna à être fusillé. Nous étions arrivés justement le jour de l'exécution. Voilà pourquoi la stanitza semblait déserte; voilà pourquoi tous ses habitants étaient réunis à l'extrémité opposée à celle par laquelle nous entrions. C'était là que devait avoir lieu le supplice. Une sentinelle placée à la porte et qui enrageait ae ne pouvoir quitter son poste, nous donna tous ces dé- tails, en nous disant de nous presser si nous voulions arriver à temps. L'exécution devait avoir lieu à midi, et il éta't midi un quart.