LE CAUCASE 97 verre et bois, mon garçon. Attelez, vous autres, attelez. Les deux verres vidés : -Nous sommes prêts, capitaine, disait Brisgallof. - Eh bien, alors, partons! Et le capitaine se couchait, et Brisgallof s'asseyait au pied de son lit, secouant la sonnette qui imitait le bruit de la troika en marche. Le capitaine s'assoupissait. Au bout d'une demi-heure: - Capitaine, disait Brisgallof, nous sommes à la station. - Hum!... tu dis?... faisait le capitaine en se ré- veillant. - Je dis que nous sommes arrivés à la station, capi- taine. - Alors, il faut boire un coup, Brisgallof. Buvons un coup, capitaine. Et les deux compagnons de voyage trinquaient fra- ternellement et vidaient chacun son verre de vodka. - Partons, partons, disait le capitaine, je suis pressé. - Partons, répétait Brisgallof. On arrivait à une seconde station, où l'on buvait un coup comme à la première. A la quatrième station, la bouteille était vide. Brisgallof en allait chercher une autre. A la dixième station, capitaine et demchik roulaient à côté l'un de l'autre, ivres-morts. Le voyage était fini pour ce jour-là. Le chirurgien-major procédait d'une autre façon. Il habitait une maison à l'orientale, avec des niches creusées dans la muraille. Il sortait à sept heures du 6