82 AMPRESSIONS DE VOYAGE Là, on ne put nous donner que quatre Cosaques d'escorte; il n'y en avait que six au poste, et c'était bien le moins qu'il en restât deux pour le garder. D'ailleurs, nous n'étions pas encore à l'endroit dan- gereux, et, à partir de ce moment, les postes de Cosa- ques, avec l'espèce de pigeonnier qui leur sert de gué- rite et au haut duquel un homme reste jour et nuit en faction, étaient placés de cinq verstes en cinq verstes et dominaient toute la route. Ces sentinelles ont à la portée de la main une botte de paille goudronnée, à laquelle, la nuit, en cas d'alarme, ils mettent le feu. Ce signal, qui est vu de vingt verstes à la ronde, réunit en un instant tous les postes circon- voisins sur le point qui demande du secours. Nous partîmes avec nos quatre Cosaques. Tout le long de la route, nous trouvions occasion de chasser, sans descendre de la tarentasse des quantités de pluviers pâturaient à droite et à gauche de la route; seulement, les cahots de la tarantasse sur un chemin pierreux rendaient le tir extrêmement difficile. Quand, par hasard, l'animal sur lequel nous avions tiré restait sur la place, un de nos Cosaques l'allait chercher, et quelquefois, sans descendre de cheval, — on comprend que c'étaient les habiles qui faisaient cela le ramas- sait en passant au galop. - - nous avions Puis on l'apportait au garde-manger; baptisé ainsi les deux poches extérieures de notre taran tasse. Mais bientôt nous fûmes privés de cette distraction : le temps, qui, depuis le matin était brumeux, se couvrit de plus en plus, et un brouillard épais se répandit dans