64 IMPRESSIONS DE VOYAGE s'étaient défendus comme des lions, et avaient, de leur côté, tué cinq ou six Tatars. Les femmes sont, sous ce rapport, moins exposées que les hommes. Comme les Tatars, pour rentrer dans la montagne, sont obligés de faire traverser deux fois le Terek à leurs prisonniers, les femmes, en général, ne peuvent pas supporter cette immersion dans l'eau gla- cée; une est morte pendant le trajet, deux autres sont mortes de fluxion de poitrine avant que l'argent de leur rançon fût arrivé, et leur famille, apprenant leur mort, n'a pas jugé utile de continuer les négociations à propos de leurs cadavres. La spéculation a donc paru mauvaise aux Tatars, et l'enlèvement des femmes, qui continue de se pratiquer avec succès du côté méridional du Caucase, est à peu près abandonné du côté septentrional. L'anecdote suivante prouvera, au reste, qu'il se pra- tique encore d'une autre façon. Le prince tatar B***, amoureux de madame M***, — il va sans dire que j'ai les deux noms écrits en toutes lettres sur mon album, que je ne les consigne pas ici par pure discrétion, mais que je me déciderais à le faire cependant si le fait était contesté, le prince tatar B***, amoureux de madame M***, qui, de son côté, le payait de retour, s'entendit avec elle pour l'enlever. - Elle était à Kislar; en l'absence de son mari, elle fit demander à M. Polnobokof des chevaux à une heure où il parut dangereux à celui-ci de lui accorder sa de- mande. En conséquence, il refusa tout net. Madame M*** insista en prétextant la maladie d'un f