58 IMPRESSIONS DE VOYAGE on peut considérer ces deux améliorations comme des superfluités. A propos, si l'on n'a pas de broche, et si l'on voyage dans un pays où la broche et même la brochette son' inconnues, on remplace à merveille cet ustensile par une baguette de fusil. La baguette de ma carabine m'a constamment tenu lieu de broche pendant mon voyage, et je ne me suis pas aperçu que cet emploi inférieur ait nui au charge- ment de l'arme dont elle était un appendice. J'étais en train de faire rôtir mon schislik tandis que Moynet et Kalino, chargés des soins inférieurs de la cui- sine, mettaient le couvert, lorsqu'on nous apporta, de la part du gouverneur, qui venait d'apprendre notre arri- vée, du beurre, deux jeunes poulets et quatre bouteilles de vin vieux. Je fis remercier le gouverneur en lui annonçant ma visite aussitôt après le dîner. Le beurre et les poulets furent gardés pour le déjeu- ner du lendemain. - Mais une bouteille de vin vieux trépassa au diner. Je n'ai rien à lui souhaiter : la bénédiction du Seigneur était avec elle. Le diner fini, selon la promesse faite, je pris Kalino avec moi pour me servir d'interprète; je laissai Moynet faisant un croquis du bonhomme de sept ans avec son kandjar, ou plutôt du kandjar avec son bonhomme de sep ans, et je me hasardai dans une espèce de marais où j'avais de la boue jusqu'à mi-jambes. C'était la principale rue de Kislar. Je n'avais pas fait dix pas, que je me sentis tirer par 1