40 INTRODUCTION Les trois jeunes gens étaient braves, quoique le troi- sième fût encore un enfant; ils avaient une suite dé- vouée ce ne fut donc pas un meurtre facile, ce fut un combat acharné. Ils finirent par succomber, moins le troisième, qui fut pris vivant; mais, en succombant, ils tuèrent, à Gamsah-Beg quarante hommes, au nombre desquels était son frère. C'était un nouvel obstacle de moins sur la route de Schamouil-Effendi. Le frère de Gamsah-Beg pouvait avoir, sinon des droits, du moins des prétentions à lui succéder. Mais nous avons dit que le troisième des jeunes frères, Boulatch-Khan, avait survécu. Tant qu'il vi- vait, Gamsah-Beg ne pouvait être légitimement khan d'Avarie. Cependant le meurtrier, qui n'avait pas hésité à faire tuer les deux autres frères quand ils étaient armés et en état de se défendre, hésitait à faire tuer un enfant pri- sonnier, et son captif. Sur ces entrefaites, vers la fin de 1834, Gamsah-Beg fut assassiné à son tour. Le regard de l'historien pénètre difficilement dans ces sombres gorges du Caucase. Tout bruit qui en sort, et qui pénètre jusqu'aux villes, n'est qu'un écho qui subit les modifications que lui impriment et la distance et les accidents du terrain. Or, voici ce qu'on raconte de cet assassinat. Nous redisons la légende d'après le bruit public, tout en invi- tant nos lecteurs à se défier des préventions que les Russes nourrissent naturellement contre leur ennemi,