INTRODUCTION 21 devant aucun obstacle et à ne reculer devant aucun danger. Constantinople avait eu peur, en voyant celui qu'elle appelait un barbare clouer contre sa porte, avec un poignard, les conditions de sa retraite : Léon VI avait souscrit à ces conditions et les Russes s'étaient retirés. Mais, en passant, ils s'étaient emparés de la forteresse de Barda, qui est aujourd'hui un village du district d'Elisabethpol. C'était un pied-à-terre qu'ils gardaient dans la Géorgie. Aussi, trente ans plus tard, firent-ils une invasion dans le Tabaristan et la terre de naphte. Le chemin était frayé. Le grand-duc Sviatoslaf traverse alors tout le Kouban et vient jusqu'au pied du Caucase battre les Ossètes et les Tcherkesses. Une garnison russe reste à Taman. Pendant ce temps, Bagratz III, roi d'Abasie et de Karthli, fonde la cathédrale de Koutaïs. Dans une des inscriptions gravées sur ses murailles, on trouve les premières traces des chiffres arabes. La cathédrale de Koutaïs porte la date de l'an 1003. Vous avez vu les Russes s'emparer de la forteresse de Barda en 914, pénétrer dans le Tabaristan en 943, battre les Ossètes et les Tcherkesses en 967 et laisser une garnison à Taman. En 1064, Rotislaf Vladimirovitch se fait de cette île une principauté souveraine. Pendant que les Russes s'avancent, marchant du nord au midi, les Turcs arrivent du midi au nord. Ce sont les Seldjoucides, sortis des steppes du Turkestan. Ils sont commandés par Arslan, neveu de Togroul-Beg, qui