INTRODUCTION 11 raît dans l'histoire pour fonder, une dynastie armé- nienne. Il descend de ce Haïg qui a fondé, non pas une dynastie, mais un royaume, et il est contemporain de ce Cyrus dont la tête coupée fut plongée par Themyris dans un vase rempli de sang. Mais, avant de boire après sa mort ce sang dont il avait été altéré pendant toute sa vie, Cyrus s'était em- paré de la Colchide et de l'Arméniɔ. Nous y retrouvons le fils de arius II, Artaxerce Mnémon. Il y tue de sa propre main, à la bataille de Cunaxa, Cyrus le Jeune, qui s'était révolté contre lui et qui avait à son service Xénophon, auquel Socrate sauva la vie à la bataille de Delium, et qui, des rives du Tigre à Chrysopolis, opéra cette fameuse retraite des dix mille, racontée par lui-même, et restée comme un mo- dèle de stratégie. Soixante ans après, Alexandre part de la Macédoine, traverse l'Hellespont, défait, sur les bords du Granique, l'armée de Darius. Parmi les troupes de Darius, qui vont se faire battre à Issus et à Arbelles, luttent les peuples du Caucase et de l'Arménie, conduits par Oronte et Mifrauste. Ici, la renommée du vainqueur de la Perse et du con- quérant de l'Inde devient telle, que la légende se mêle à l'histoire. Selon la tradition caucasique, Alexandre se détourne de sa route pour aller fermer les deux défilés du Caucase: l'un à Derbend, avec des portes de fer; l'autre dans le Darial, avec ce fameux mur qui, au dire de l'antiquité, s'étendait de la mer Caspienne à la mer d'Azof. Mahomet, dans son Koran, consacre la tradition, qui,