8 INTRODUCTION ils autre chose que ces îles de la mer Égée, aujourd'hui volcans éteints, autrefois géants jetant des flammes ? Un de ces Dives, nommé Argenk, élève sur une des cimes du Caucase un palais, où la tradition assure qu'aujourd'hui encore sont conservées les statues des rois de cette époque. Un étranger, nommé Huschenk, vint attaquer les Dives, monté sur un cheval marin, nageant avec douze pieds. Un rocher, lancé du haut du Demavend, terrasse lui et son cheval, dans lequel il est facile de reconnaître un navire avec ses douze rames. Aujourd'hui, une des peuplades les plus belliqueuses du Caucase, les Tcherkesses, se donnent encore à eux- mêmes le nom d'Adighes, dont la racine est ada. Or, ada, en langue tatare, veut dire île. D'Ada à Adam, qui veut dire homme, il n'y a qu'une lettre de différence, et, certes, on nous concédera qu'il existe des étymologies bien autrement obscures que celle-là. C'est au sommet de l'Elbrouz que Zoroastre place le mauvais génie Arisman, dont nous avons fait Arimane. « Il s'élance du sommet de l'Elbrouz, dit Zoroastre, et son corps, étendu au-dessus de l'abîme, semble un pont de flanime jeté entre les mondes. » C'est enfin sur le Chat-Elbrouz que se tenait l'anka, gigantesque vautour, qui est le rok des Mille et une Nuits, et dont les ailes, en s'ouvrant, obscurcissaient la lumière du soleil. Maintenant, abandonnons la tradition, et, comme, en un brouillard qui va toujours s'éclaircissant, essayons de voir clair dans l'histoire du Caucase.