INTRODUCTION lièvre, la finesse du renard, la ruse du serpent, la féro- cité du tigre et la force du lion. Est-ce par hasard ou symboliquement qu'à l'horizon du monde naissant, l'homme aperçoit le gibet du pre- mier bienfaiteur de l'humanité ? Quatre mille ans plus tard, la croix devait remplacer le rocher, le Calvaire détrôner le Mquinwari. Nous avons dit que le Mquinwari et le Kasbek ne faisaient qu'une seule et même montagne. Prométhée devait demeurer là trente mille ans. Pen- dant trente mille ans, un vautour, fils de Typhon et d'Echidna, car on avait, pour une vengeance si longue, choisi un bourreau-dieu, pendant trente mille ans, un vautour devait lui dévorer le foie. Mais, au bout de trente ans, Hercule, fils de Jupiter, tua le vautour et délivra Prométhée. Dans ces temps de ténèbres, où tout relève de la tra- dition, tandis que Prométhée, visité par l'Océan, bercé au chant des océanides, maudit cette force brutale, sous laquelle est sans cesse forcé de plier le génie, luttant inutilement contre le vautour de l'ignorance, qui lui dévore, non pas le foie, mais le cœur, les rochers du Caucase n'ont d'autres habitants que les Dives, race de géants qui occupent toute la partie du globe abandonnée par les eaux. Dans la vieille langue asiatique, dives veut dire tout à la fois ile et géant : Maldives, Laquedives, Serendives. Et, en effet, chaque île n'était-elle pas un géant sor- tant de la mer? Tous ces titans qui firent la guerre à Jupiter étaient-