2 INTRODUCTION 67 - l de seize mille sept cents pieds; le Kasbek, d'abord appelé le Mquinwari, haut de quatorze mille quatre cents, et le Chat-Elbrouz, haut de douze mille pieds. Nul n'a jamais gravi la cime de l'Elbrouz. Il faudrait pour cela, disent les montagnards, une permission par- ticulière de Dieu; c'est sur son sommet que, selon la tradition biblique, se posa la colombe de l'arche. Le Mquinwari est, quoique moins haut de deux mille pieds que l'Elbrouz, le rocher où, selon la tradition mythologique, Prométhée fut enchaîné. Les Russes l'ont appelé Kasbek, parce que le village de Stéphan- Ezminda, situé au pied de ce mont, était autrefois et est encore aujourd'hui la résidence des princes Kasi- Bek (1), gardiens du défilé. Cette dernière désignation a prévalu. Quant au Chat-Elbrouz, qui s'élève aux confins du Daghestan, sa cime sert de perchoir à l'oiseau anka, près duquel l'aigle est un oiseau-mouche et le condor un colibri. Ce gigantesque rempart, cette majestueuse forteresse, cette muraille granitique aux créneaux éternellement neigeux, repose, vers sa base septentrionale, sur des sables, couverts autrefois par les eaux de cette mer immense au-dessus de laquelle s'élevaient, comme des îles, non-seulement le Caucase, mais encore le Taurus, le Demavend et la Tauride, dont la mer Caspienne, ap- pelée par les anciens lacs Caspis, n'est qu'un démem- brement, et qui, vers le nord, ne faisait, selon toute pro- babilité, qu'une avec la mer Blanche et la Baltique. 14) Casa Beker. P D